Sur un sujet qui n'a rien à voir avec mon sujet habituel (encore que ?), mais qui me passionne : comment faire passer un message, en matière de santé publique, et plus encore en matière d'éducation sexuelle ? Des domaines sensibles, où l'information passe mal par les canaux habituels, et où la répétition est contre-productive.

Un domaine, aussi, où l'on a besoin d'informations à l'heure où le conflit des générations fait que, justement, on n'ira pas la chercher vers ceux qui ont l'expérience...

C'est pour ça que j'aplaudis des deux mains l'initiative d'une association de Caroline du Nord, qui fournit des réponses aux questions que les adolescents posent à l'aide de SMS. C'est dans le NY Times du 3 mai 2009, et c'est fascinant à lire. Parmi les avantages de cette méthode, la discrétion, la rapidité, et la confidentialité des questions (et des réponses).

Les adolescents adorent, et la méthode est un franc succès.

Le boulot que ça demande aux volontaires qui répondent est, évidemment, énorme. À chaque fois, il faut répondre, diplomatiquement, délicatement, sans rigoler, en pesant chaque mot. Parfois, les questions sont ridicules (ne pas rigoler, surtout... c'est plus facile par SMS que au téléphone), et parfois on s'en prend plein la gueule.

Évidemment, certains désapprouvent vigoureusement, notamment à cause de la confidentialité (on est en Caroline du Nord, quand même : ça n'est pas la Californie. Rendez-vous compte, il se pourrait que le service par SMS puisse recommender de mettre une capote, on croit rêver). Le problème, c'est que le seul moyen de désactiver l'accès à ce service, ce serait de couper entièrement les SMS sur le compte du téléphone du gamin. Ce qui est, certes, possible pour ses parents tant qu'il n'est pas majeur, mais il n'est pas dit que ça se passe facilement...

J'ai rarement vu une aussi belle adéquation entre le moyen de communication employé et le public visé.