En rassemblant les informations éparses, on parvient à obtenir une information utile : pour chaque section du CNU, le nombre de docteurs qualifiés chaque année, par rapport au nombre de postes de Maitres de Conférence ouverts au concours.

Ce qui n'est pas le nombre de candidats par poste, parce qu'il y a aussi les candidats qui se sont qualifiés les 3 années précédentes. C'est plutot 1/4 du nombre moyen de candidats par poste. Il y a aussi des candidats multi-qualifiés (par exemple, 20 candidats qualifiées en Sciences Politiques le sont aussi en Sociologie). J'ai tenté un regroupement par grands groupes de discipline, autant que possible (Droit, Eco, Lettres, Histoire-Géo, Math-Info...)

On voit que quelques disciplines souffrent moins que d'autres de la pression. Chaque année, en section 02, il y a en moyenne 1,4 candidats qualifiés par poste. Alors certes, il y a les candidats qualifiés les années précédentes, et ça fait 3 candidats possibles par poste (au total), et donc 2 malheureux par poste. Mais quand même, on sent bien que les difficultés des docteurs en droit pour trouver un emploi sont moins grandes que celles des docteurs en Anthropologie, Aménagement ou Neurosciences. Ou même Sciences Politiques.

Au sein des langues et littératures, je suis frappé par la différence entre les spécialistes en littérature française (section 09, 10 qualifiés par an par poste, 37 candidats par poste) et ceux en littérature anglaise (section 11, 2 qualifiés par an par poste, 5 candidats par poste).

La plupart des grandes barres (Anthro, Aménagement, Neurosciences...) correspondent à des disciplines à petit diviseur (très peu de postes ouverts chaque année). Par exemple, l'Aménagement, c'est 4 postes ouverts en 2008, l'Anthropologie c'est 6, les Sciences Politiques 8, etc. Alors, évidemment, avec 200 thèses soutenues par an et 100 candidats qualifiés, le rapport monte vite.

Enfin, le regroupement en sections du CNU est trompeur, dans la mesure où toutes les sections n'ont pas le même effectif, et où les qualifications croisées sont fréquentes (la moyenne pour la biologie n'est pas la moyenne des barres, je veux dire). Néanmoins, ce qui me frappe quand je compare avec les courbes précédentes, c'est qu'il ne parait pas y avoir une différence fondamentale entre Math-Info et Physique-Chimie en termes de nombre de candidats, alors qu'il y en a une en terme de longueur de galère après la thèse. Bon, il y a un rapport 1 à 2, mais qualitativement, pourquoi est-ce que ça ferait une différence d'avoir 13 candidats par poste au lieu de 29 candidats par poste ?