La CJC (Confédération des Jeunes Chercheurs) s'est penchée sur la charte des thèses, le document signé à chaque inscription en thèse et qui précise les conditions du travail. À Grenoble, par exemple, c'est la charte qui précise que chaque thèse doit être financée (pas question de s'inscrire en thèse si on n'a pas une bourse de thèse). C'est elle aussi qui fixe le nombre maximal de doctorants par encadrant, et qui oblige l'encadrant à donner la liste des autres doctorants qu'il encadre.

Ces chartes sont issues, en partie, des luttes des jeunes docteurs des années 90. L'approche de la CJC est intéressante : il s'agit de voir quelles universités respectent la lettre et l'esprit de la loi. Je ne crois pas dévoiler les résultats de l'étude en annonçant que toutes les universités ne respectent pas une loi promulguée en 1998...

Ce qui est intéressant, c'est le classement des universités, en fonction de la façon dont elles protègent leurs docteurs. On a aussi une carte de France et les fiches individuelles.

En tête du classement, on trouve (entre autres) Strasbourg I, Lyon I, l'UPMC-Paris 6, Grenoble I, Montpellier I... Des noms qui vous disent quelque chose ? Effectivement, on les a déjà vus en tête d'un autre classement. Alors, il n'y a pas de recouvrement intégral entre les meilleures universités en matière de publications internationales et les meilleures universités en matière de soutien aux docteurs (j'en vois qui sont en tête de l'un des classements et en queue de l'autre, pas de noms, que des amis). Mais je trouve essentiel de souligner que l'expérience montre que les deux activités ne sont pas incompatibles, bien au contraire.

Et si le travail de la CJC pouvait conduire certaines universités à renforcer leur charte, j'en serais ravi. La lecture des fiches individuelles montre que pour certaines universités classées "C-", il s'agit surtout de ne pas trop révolutionner les pratiques de travail dans certaines disciplines. Mais la question de savoir si on peut laisser ces disciplines plomber l'image de l'université se pose aussi...