Le 18 juin 1989, c'était le deuxième tour des premières élections libres en Pologne.

C'est ce jour là qu'on a pu faire les comptes et réaliser l'ampleur de la victoire de Solidarnosc (ou l'ampleur de la dégelée reçue par le PC Polonais, suivant votre point de vue).

Solidarnosc remporte la totalité des sièges en jeu à l'assemblée, et 99 sièges au Sénat (sur 100). Le PC n'en remporte aucun. C'est ce qu'on appelle, en typologie des élections, une élection de libération. Suivant l'accord signé en avril 1989, seuls 35 % des sièges de l'assemblée étaient mis en jeu dans ces élections. Mais les 65 % restants n'étaient pas tous attribués au PC Polonais ; une partie allait à des petits partis, alliés du PC. Si bien qu'au soir du 18 juin, le rapport des forces à l'assemblée (460 sièges) est le suivant :

  • PC : 37,5 %
  • Solidarité : 35 %
  • Parti des Paysans : 17,5 %
  • Parti Démocratique : 6 %
  • Association of Lay Catholics : 2 %
  • Social Christian Union : 1 %
  • Polish Social Catholic Union : 1 %

À cause des termes de l'accord, aucun des deux grands partis n'a la majorité sans former une coalition avec les petits partis. Bien que le PC puisse, techniquement, former une coalition avec les petits partis et gouverner sans Solidarnosc, l'ampleur de la victoire rend cette hypothèse très improbable. Pendant les semaines qui suivent le 18 juin, les partis politiques polonais négocient la formation et la composition du gouvernement. Le général Jaruzelski (président de la république) propose à Lech Walesa (dirigeant de Solidarnosc) une coalition PC+Solidarité. Coalition que Walesa refuse, estimant que le PC n'a plus de légitimité (ce qui se comprend).

Bibliographie :