Le 9 octobre 1989, les manifestations du lundi de Leipzig atteignent 70 000 personnes.

Depuis le 4 septembre, tous les lundis, un groupe de gens se réunit après l'office du soir à la Nikolaïkirche de Leipzig. Chaque semaine, ils sont plus nombreux. Et le 9 octobre, l'église déborde : il y aurait plus de 8 000 personnes présentes. De nombreuses autres personnes se joignent à eux après l'office, et au final ce sont 70 000 personnes qui manifestent pacifiquement dans les rues de Leipzig ce soir là. Une manifestation de 70 000 personnes, dans une ville de 500 000 habitants, ça n'est déjà pas rien. Dans un contexte répressif, c'est énorme : c'est la plus grande manifestation populaire jamais vue dans l'histoire de la RDA.

Plus important est le jeu d'échec qui se joue autour de la manifestation : le pouvoir central envoie des policiers en renfort, et autorise la Stasi à tirer à balles réelles, visant clairement la répression dure. Mais dans le même temps, le maire de Leipzig prend contact avec les responsables de la manifestation et négocie : pas de répression en échange de pas de débordements.

Et ça marche : la manifestation se termine sans coups de feu, mais la démonstration du besoin de changement est passée. La semaine suivante, le 16 octobre, ils sont 160 000 :

...et cette fois, le message passe bien. Le 18 octobre, Erich Honecker, l'autocrate âgé de 77 ans qui dirige le pays depuis 1971 est poussé à la démission par ses collègues du bureau politique, et remplacé par Egon Krenz.

...le lundi 23 octobre, les manifestants de Leipzig reviennent. Cette fois-ci, ils sont 300 000.

Bibliographie :