La BBC annonce une réduction du budget de l'état consacré aux université, d'à peu près 450 millions de livres (513 millions d'euros), une répartie inégalement sur les 3 enveloppes : l'éducation baisse de 1,6 %, la recherche ne bouge pas, et la construction baisse de 15 %.

Ce qui est intéressant pour celui qui cherche à comparer les différents systèmes universitaires, c'est la conséquence immédiate, et d'ailleurs mise en avant par les universités : une baisse du nombre de places ouvertes dans les universités, de l'ordre de 6000 places. Ce qui, en matière de pression sur le pouvoir politique, est radicalement efficace. Les gens sont en général pour réduire le budget de choses qu'ils perçoivent comme inutiles (comme la recherche), mais contre réduire le nombre de places ouvertes à l'université pour leurs enfants.

Je ne sais pas si le bras de fer engagé entre les universités anglaises et le gouvernement tournera à l'avantage des premières ou du second, mais je trouve très intéressant l'existence même de ce moyen de rétorsion, par ailleurs fort logique : vous nous coupez notre budget, ça veut dire qu'on peut prendre en charge moins d'étudiants, à qualité d'enseignement égale, évidemment, alors on prend en charge moins d'étudiants. Ça frappe le gouvernement là où ça fait mal : dans la famille de l'électeur.

Pour ceux de mes lecteurs qui ne connaitraient pas bien le système français, une université française n'a pas la possibilité d'utiliser cette arme de rétorsion : elle doit inscrire tous les étudiants qui se présentent, sans pouvoir les sélectionner sur leur niveau ou leur motivation.

Il y a des moments où je me dis qu'introduire la possibilité de sélectionner les étudiants à l'université permettrait, au moins, de leur garantir de bonnes conditions d'enseignement, par exemple en fonction du nombre de professeurs, ou de salles de cours... Bon évidemment, on risque d'avoir 3 fois moins d'étudiants...